Transition entre terre et mer…

***Notez bien que ce texte n’est que nos observations personnelles après 20 mois de vie en mer, nous ne voulons en aucun cas juger personne.

Ouf!

Les périodes de transition sont toujours plates, quelque fois difficile, dispendieuse, fatigante, demandant beaucoup de logistique. Ici, on ne parle pas à travers notre chapeau… ce n’est pas notre première! Ha! Et même si la fin de l’aventure en cours a été planifiée et choisit et que le début de la prochaine aventure est espéré, il y a toujours cette transition plate à passer. Celle-ci sera notre plus compliqué et notre plus fatigante! De plus, le choc de la ville fut trop intense et bouleversant!

Une de mes plus grande réalisation restera à quel point l’être humain est adaptable. Et l’on s’habitue réellement à tout! Nous l’avons vécu, observés et avons dû s’adapter à plusieurs réalités différentes! À notre départ, notre corps (et notre esprit!) a mis au moins 6 mois à ralentir. Nous avons appris à écouter nos sens, à vivre selon la nature, à simplifier notre vie. Pis là, on revient en ville dans plus de 21 millions d’habitants dans un seul état. L’avion de Saint-Martin, où les gens sont les rois de la relaxation, nous à apporté à Fort Lauderdale, Floride, où les gens klaxonnent la seconde que la lumière tourne verte. Le contraste est trop vif…

Simplicity is the ultimate sophistication. – Leonard Da Vinci

Nous ne trouvons pas d’endroit calme. Les bruits de la ville sont trop forts, trop intense, trop nombreux pour tous les distinguer. Notre ouïe essaye encore de différencier une drisse au vent d’un problème sur le gréement… J’ai mal à la tête. L’appel à la consommation est omniprésent. Toutes ses informations qui essayent d’entrer au cerveau à 100km/heure m’étourdie. Panneaux publicitaires, panneaux de signalisations, enseignes de magasin, nous essayons de tous les distinguer. Le contraste flagrant avec 7 nœuds/heure où quelques bouées, pélicans, berges et nuages parsèment ici et là notre paysage est trop grand. Mes enfants sont sur stimulés. Ils sont incapables de se calmer, de se recentrer… Je me sens étourdie, irritable, impatiente, agressive. Et tous ces magasins à grande surface qui ont étouffés les petits marchands spécialisés me répugnent. Ça me prend 25 minutes à trouver du miel dans ce Wal-Mart trop gros. Dans le rayon du fromage, à lui seul plus grand que le marché entier du Honduras, je me mets à pleurer, seule, perdu devant cette étendu de choix, où tant de gens non jamais même goûter à du fromage… Je me sens impuissante, incapable d’arrêter ce monde où tout va trop vite, où tout est question de profit.

Nous avons du mal à trouver des restaurants bon pour la santé, sans friture ni fast-food. La consommation de viande abusive rend notre corps fatigué, notre système de digestion perturbé. Et tous ces gens qui semblent si presser de tourner en rond, cellulaire à la main, qui oublient de se regarder, de se sourire, de se saluer… Cet outil fabuleux qui malencontreusement deviendra une obsession pour trop de gens, jeunes et moins jeunes, m’écœure. Mes enfants se demandent où sont les autres enfants, à jouer dehors… Nous n’arrêtons pas le progrès, mais à quel prix?

Je sais que nous pouvons se réhabituer à ces stimulations, à cette réalité, comme nous avons appris à s’en passer. mais à quel point je tiens à y retourner…

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2 Responses
  1. C’est toujours un plaisir de vous lire, merci pour ce partage. Je sais que de planifier son retour est plus important que son départ. Mais comment peut-on vraiment se préparer…je suis présentement dans ces réflexions car déjà nous aussi, nous sommes sur le chemin du retour prévu pour août prochain. Quel seront nos prochains projets, nos objectifs de vie, travailler pour être indépendant financièrement sans s’épuiser tout en profitant de la vie. Continuez d’essayer de vivre lentement un peu à contre courant en écoutant notre voix interieur…Nous sommes privilégiés de se donner le temps pour faire ces réflexions de vie!
    Ma famille à voile (Going Knots)

    1. Merci pour votre partage Going Knots! Effectivement, même quand le retour est prévu et/ou souhaité, il y a toujours cette phase de réalisation intérieure… Je vous souhaite un retour en douceur! Nous aurons la chance de se croiser sur terre, en rêvant aux plages turquoises!! Martani et cie!

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