Nos espoirs très haut, nous arrivons au port vers 24 :30. A cause de l’arrivé en nuit, nous ancrons à l’extérieur de la baie en pensant se déplacer le matin. On range, s’assoient, se sert 2 rhums coco avec un gros bol de popcorn! On célèbre notre arrivé à Barahona, République Dominicaine après plusieurs jours de navigation! On s’endort comme 2 bébés…

Le lendemain, nous sommes pris par une adrénaline incompréhensible de tout nettoyer dès maintenant! Avant même le café, nous commençons le ménage!  Tout le bateau y passe, y compris vider, nettoyer et remplir les calles! Le lavage est dans un sac, le bateau sens bon, il ne reste que nous! Après un lunch rapide, nous déplaçons le bateau dans une petite baie plus près de la ville et mieux protégé… Paul y est déjà! À peine l’ancre jetée, les officiers nous font signe d’aller les chercher! On ramène avec nous 4 hommes officiers pour dédouaner à bord dans notre petit dinghy en ramant. Ils ne tardent de demander des bières… Vive les îles aux bananes! Un officier nous propose de nous amener visiter un lac de crocodiles et des grottes. C’est une des raisons pourquoi je voulais que nous nous arrêtions ici alors nous discutons d’un prix. À voir…

Constat vraiment triste… nous sommes au fond d’une petite baie rempli de poubelle flottante et moitié flottante, l’eau est grise/brunâtre, opaque, sens mauvaise et les mouches à « marde » sont plus nombreuses que les poissons, s’il en reste… Nous sortons discuter un peu avec Paul et allons explorer la ville. Un peu déçus, la douche devra attendre. La ville est grande et chaotique. Nous sommes accueillis par un très sympathique Fernando qui s’offre à nous pour nous faire visiter sa ville. Ça ira à demain. Il est 15 :00 et pour le moment, on a seulement besoin de s’évader un peu en marchant. Il y a beaucoup de monde. Les autos et les motos roulent à toute vitesse. Aucune lumière de circulation ni d’arrêt présent. J’ignore comment ils font mais réussissent tout de même à s’entremêler à travers les piétons sans trop d’accrochage… On est sur un gros nerf!  On finit la soirée sur une meilleure note avec notre nouvel ami.


Après une nuit entouré de système de son plus puissants les uns que les autres jouant de la salsa a tue-tête, nous nous gâtons de crêpes avec plantain flambés. Un délice bien mérité! Nous sortons avec Fernando porter le lavage à la « lavaderia » et explorer le marché. Heureusement que l’espagnol reviens quand même assez vite! Le marché est grand, inondé de légumes appétissant, de grains et légumineuses, de quelques remèdes de grand-mères, odorants de bonnes et moins bonnes odeurs… Une expérience en soi! Nous remplissons nos sacs de légumes frais et salivons juste à l’idée d’une salade croquante! Nous retournons au bateau et revenons en ville avec 2 Jerry cans de diesel. Retournons au bateau et revenons pour cette fois ci pour une carte sim (pour internet), un pop sicle de fruits et explorer le parc central et quelques rues de la ville plus tranquillement. Nous revenons finalement au bateau infesté de mouches pour souper, se rincer et se coucher.



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L’humeur n’est pas à son meilleur. Les enfants demandent d’aller à la plage mais elle est vraiment sale et insalubre. Pas question de se baigner dans cette eau! Nous passons alors la matinée à prendre soin de nos cheveux! Coupe très courte pour les garçons (il fait chaud et le peu d’eau rends difficile le lavage complet), coupe courte pour Betsy, trim pour Martin et traitement à l’huile de coco pour tout le monde suivit d’un lavage en profondeur… Ça fait des mois que nos cheveux n’ont pas été aussi doux! L’huile de coco est magique!

Nous retournons en ville pour luncher dans un café et faire fonctionner notre internet. En attendant nos sandwichs, tous les deux absorbés par nos cellulaires en essayant de voir la météo et de vous donner des nouvelles, on manque le début d’une querelle. Rapidement, 2 hommes se battent, les femmes crient, les chaises revolent,  j’attends les mots « pagar me », (paie moi), et vlan, un revolver à la main, quelqu’un est prêt à terminer la vie d’un autre… Tout le monde crie, Martin pousse l’homme qui a failli tomber sur pauvre Betsy. Comme au ralentit, je prends Betsy entre mes jambes et je vois mes 2 petits garçons de l’autre côté de la table, un peu à l’abri, adosser à la vitre, le visage en effroi, témoin d’une bataille de rue dont ils n’ont besoin de connaître l’existence… Nous sortons sans plus attendre en courant en entendant quelques voitures s’enfuirent… En l’espace d’à peine quelques minutes, notre vie aurait pu prendre une autre bascule.

Le cœur à l’envers, on s’arrête plusieurs rues plus loin mangé rapidement un poulet sec avec du riz très sec afin de retourner au magasin de cellulaire pour notre internet. Rendu là, notre Ipad ne marche plus, il veut un wifi pour se reconfigurer… WHAT THE F&%*. On cherche un restau avec un wifi et refait fonctionner le Ipad pour avoir accès au numéro dont nous avons besoin. Retourne au magasin, on doit repayer… pas assez de cash, nous allons à la banque. Après 15 minutes d’attente, nous ne pouvons même pas retirer à la banque avec une carte de crédit. Donc nous cherchons un ATM. Martin se rappelle d’en avoir vu un à la pharmacie hier… Trouve la pharmacie, retourne au magasin, paie en double en espérant que ça fonctionnera au bateau. Ensuite, on va chercher du pain et on reprend des pop sicles aux fruits délicieux dont les enfants se paient avec leur propre sous. Retrouve la lavaderia et retourne au port…

Nous trouvons notre officier qui attend une avance pour notre excursion aux crocodiles du lendemain. Il nous dit d’apporter nos passeports au cas où, à cause qu’Haïti n’est pas loin et des postes de contrôle… En lui donnant les 30$, j’ai un de ces mauvais feelings à l’intérieur de mes tripes… Et si il nous amenait à quelques pars pour nous vendre, ou nous battre, ou nous violer, ou nous voler… En passant les grilles du port, un officier habillé en civil avec un fusil calibre 12 à pompe automatique dans les mains, nous pose pleins de questions sur notre vie personnel et notre bateau. Il a l’air louche… Il prend mes enfants par les bras pour nous aider à les descendre dans le dinghy. Nous le remercions et le saluons tandis qu’à l’intérieur, j’ai juste le goût de lui hurler de ne pas toucher à MES enfants….

Ce soir-là, Martin me confie qu’il ne se sent pas très à l’aise avec tout ça. Demain, il a peur de revenir de notre journée, Calbodine complètement ravagée, détruite, pillée ou totalement absente… Je lui avoue que j’ai peur de ne pas revenir… Nous avons l’impression qu’un complot se dresse.

Le lendemain matin, 7 :00, je suis au rendez-vous avec une bouteille de rhum pour l’officier pour le remercier (on ne sait jamais ici quel pouvoir ils peuvent avoir) et l’excuse que nos enfants ont tous la diarrhée… Mieux vaut ne pas prendre la route, qu’il me rassure! Nous déjeunons, Martin retourne au magasin de cellulaire pour notre fichu internet qui ne fonctionne pas encore et reviens vers 11:00 avec des fruits et notre « despacho » (papier nous permettant de quitter le port). Nous devons quitter pour midi. À 11 :20, nos voiles sont lever et nous nous éloignons de ce port…. Notre énergie revient doucement, au fur et à mesure que Calbodine nous écarte de cette baie. C’est peut-être de la paranoïa, ou un concours de circonstances, mais les crocodiles devront attendre…

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12 Responses
  1. Mylène Martel

    Ouff, vous avez bien fait de suivre votre intuition, la petite voix en dedans est toujours la meilleure. Merci de prendre ce temps pour nous écrire, j’ai toujours très hâte de te lire. Vos aventures nous aide à nous préparer pour notre départ en septembre prochain vers la même direction que vous. Je vous envoie de belles énergies et bonnes rencontres. Mylène et la famille Fleury.

  2. I’m so glad you are ok. What a traumatic situation for your children to witness…so glad you left and did not go on the crocodile expedition!! Hoping your next stop is « boring » and safe. Peace be with you!

  3. Il faut toujours écouter les petites voix. Contente de vous savoir prudent et non téméraire. L’aventure est belle sans courir après la témérité. Gros bisous à vous tous.

    1. Merci Isabelle! Oui nous suivons ses petites voix de plus en plus!! Et les enfants nous rendent moins téméraire…. une bonne chose! Xx

  4. nadine tessier

    d’apes moi vous avez bien réagis il faut toujours écouter notre intuition et en plus vous le sentiez tous les deux. Il y aura des endroits meilleurs. Bonne continuation

  5. il faut toujours écouter son coeur… vous avez bien fait et je suis contente de vous savoir en sécurité désormais ! Prenez soin de vous !

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