Nous arrivons vers 1320 sur leur quai d’école. L’air est brumeux, lourde d’humidité et le ciel gris. Les propriétaires de l’école sont là, ils nous attendent.  Je suis une boule d’émotions ambulantes… Elle entre dans Calbodine avec Martin et je discute avec lui. Leur office est un vrai bordel de papier, de tasses de café encrassées. L’odeur de fumé et d’humidité est exécrable. Un étudiant fait un cours théorique dans un méli-mélo de livres pendant que 2 étudiants partent avec un voilier rouillé très mal entretenu… Ouh!

Les propriétaires discutent et décident de nous faire une offre. Va et viens jusqu’à un prix acceptable. Nous nous entendons pour faire une inspection la semaine prochaine puis aller de l’avant. Nous attendrons à l’ancrage.

Je me réveille la nuit avec des cauchemars. Calbodine ne sera pas pris en soin… elle va dégringoler sans soin et perdre sa beauté! Nous nous convainquons qu’en étant dans une école, elle donnera au moins le goût et la passion de voile à quelques étudiants! J’ai un envie subite d’élaguer notre matériel. Nous faisons un ménage de nos livres, guides, petits pots de sauce et levure, vélos et je fais le tour des bateaux à l’ancrage pour vendre/donner. Nous nous mettons en mode organisation, dans nos pensées… Comment pouvons-nous envoyer notre matériel à Québec? Où allons-nous vivre? Comment allons-nous faire avec le froid? Tant de chose à organiser. Noël à Québec m’enchante et fait pleurer de joies mes enfants!

Quelques jours suivent et notre deal ne fonctionne plus. Je suis soulagée, mais triste car ça signifie que nous ne vendons pas! J’aimerais bien trouver une âme de navigateur qui rende justice à la beauté de Calbodine! Je fais une nouvelle affiche sur FB et j’ai quelques réponses immédiates! Un couple de la Floride se montre particulièrement intéressé! Je leur propose un Skype. Le soir même de la tomber de notre offre, je discute, en 3G, avec ce couple. Au diable la dépense cellulaire… si ça signifie une vente! Ils se montrent très intéressés et le lendemain, ils nous annoncent qu’ils vont venir ce Samedi à Antigua, de la Floride, pour visiter notre Calbodine. Ouf! Le bateau est déjà tout brillant! Nous les attendons impatiemment.

Ce samedi, nous soupons à la marina avec eux. Ils ne sont pas presser de voir notre voilier?! Nous viendrons les chercher dimanche matin, 1000 pour un tour privé. Ils ne se montrent bizarrement pas très curieux! Ils n’entrent à peine à l’intérieur! Nous dinons et ils passeront 5 heures à bord à nous raconter leur histoire… Quand je sens qu’il n’y aura pas de vente impliqué, je leur propose de les ramener sur terre… Après réflexion, je réalise qu’il y a toute sorte d’excuses possible pour prendre l’avion et de se libérer quelques jours de ses obligations.

Bref, il n’est pas sans dire que les derniers jours ont été une montagne russe d’émotions! Je m’en rends complètement compte quand je me mets à pleurer à grosses larmes au beau milieu de l’épicerie, les mains pleines de produits, entourée de gens inconnu, au son de la musique de Noël qui envahit la pièce et mon cœur…

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2 Responses
  1. Didi

    Je viens de lire en retard ce message. Tu m’as fait pleurer Annie. Je me mets à ta place Wow que d’émotions. J’espère que ton moral est revenue. Vous allez y arriver à vendre Cabotine à quelqu’un de bien, de respectable qui en prendra soins comme vous l’avez fait. Bonne Chance . Je suis de tout coeur avec toi. Câlins Bisous xox

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