Maintenant en route vers la république Dominicaine, nous nous attendions à faire 35 heures pour parcourir les quelques 215 miles nautiques jusqu’à Barahona. Et bien non! Vu la direction du vent et des innombrables virements de bord à effectuer, nous parcourrons 387 miles nautiques en 76 heures et demi… Plus du double prévu… Une petite écœurette s’installe…

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Pour notre premier segment, nous avions estimé être à Jacmel, Haïti pour 19 :00, le jour même, juste avant la noirceur. Après de multiples virements de bord, nous arriverons à 10 :55, 28 heures de navigation plus tard, le lendemain… Ça fait mal aux méninges… Pour nos prochains segments, nous avons repoussé nos estimés de beaucoup, considérant maintenant les virements de bord interminables… Ce fut beaucoup plus facile pour la patience et le moral!

Le corps est bien plus résistant que l’on croit mais seulement si l’esprit tiens bon!!!

C’est bien pour dire que TOUT est dans la tête, hein Oli!!! Pour bien apprécier ce mode de transport, nous devons encore nous habituer au rythme de croisière, de la voile, de la météo… Nous devons calculer nos distances en jours et non en heures comme en voiture! Tout va moins vite et nous dépendons totalement de la météo.

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Ce matin, nous avons franchi le fameux Cap Beata. Cap qui s’éloigne de près de 60 miles nautiques de la côte. Nous le redoutions depuis Haïti car les vagues et le vent peut facilement doubler ou tripler par rapport au vent de la journée. Nous avons tout de même eu de la chance. Le vent faiblit juste avant le cap pour monter Force 6 au près sur l’échelle de Beaufort. Walace nous dit que ça ressemble à des montagnes russes naturelles! À la barre, tous nos sens s’éveillent pour entrer en union avec le bateau. Comme pour prendre la mer à son meilleur, une chimie difficile à expliquer… Nous nous émerveillons par la solidité de tous les composants du bateau, étroitement reliés par assurer un équilibre et une fiabilité extrême! Bon ok, nous sommes loin du Cap Bonne-Espérance mais quand même, les conditions étaient plus intenses qu’une balade sur le lac un samedi après-midi ensoleillé!!!

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Nous sommes partis de l’Île à Vache en même temps que Paul, un anglais solitaire pour la même direction. C’est amusant de se suivre ainsi, de le dépasser pour ensuite le rejoindre à l’ancre une journée plus tard! Je me disais qu’il est bien courageux de naviguer seul ainsi. Il doit être si fatigué… Martin m’a fait réaliser qu’il doit être en bien meilleur forme que nous. Le jour, comme la nuit, il peut siester! Il n’a pas 3 enfants à nourrir, abreuver, discipliner, surveiller, soigner, éduquer, nettoyer, brosser, jouer, amuser, distraire, rassurer, aimer, etc., etc., etc., pendant 14 heures durant… Je crois bien qu’il a raison!

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École en route!!
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Quand les parents sont épuisés, on dors à n’importe où… Youpi!

Maintenant, nous sommes grandement dû pour un grand ménage à bord. Un lavage complet de linge, de serviettes, de draps pour enlever l’humidité et le sel. Grand nettoyage du bateau à l’intérieur, des salles de bain qui puent, de la cuisine encrassée, des murs salés, des planchers souillés et des cales inondées. Nettoyage en profondeur de notre corps et de nos cheveux fourchus par le sel, d’un rasage complet, soin de nos ongles remplis de sels et de notre esprit en manque de douche d’eau douce abondante… Après tout, une douche après plusieurs mois de petit lavage à bord n’est pas trop demandée non???

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5 Responses
  1. Noëlla Charette

    Allo à vous tous. J’aime vous lire. Je vous trouve tellement courageux. j’ai toujours hâte de lire vos aventures. Vous nous faites voyager par les descriptions que vous faites. Bon vent et soyez prudents

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