Nous venons de souper, les enfants dorment, on sirote un verre. On écoute de la bonne musique, on jase, on relaxe. Et voilà que Xavier Rudd chante à tue-tête: « What does your heart say? ». (Mais qu’est-ce que ton cœur dit?)… J’arrête, je me pose et je pleure doucement… Mon cœur se soulage… enfin! Mais qu’est-ce que mon cœur dit vraiment? Depuis près d’un mois, nous sommes partis de Québec, à la recherche d’une nouvelle routine, d’un nouvel endroit où s’établir, d’une nouvelle vie! À la recherche du bonheur! N’est-ce pas un endroit merveilleux ici? Un des endroits choyé, prisé? Mais pourquoi suis-je incapable de m’émerveiller autour de moi? Mais qu’est-ce que je recherche vraiment? C’est bien ce qui me hante depuis que je suis arrivée ici. Pourtant, j’ai tout pour être heureuse. Je suis entourée de ma famille précieuse, j’ai des amis et de la famille! Mon mari me soutien. Mes enfants sont heureux. Je suis entourée de nature, de montagne, de 2 grand lacs. Je suis dans un coin de paradis, un endroit super populaire, chaud et bon à vivre. La routine est déjà établit, installé… Les enfants partent sautillant pour l’école, une autre école, un autre type d’enseignement de la vie! Je suis seule, je peux courir et me retrouver seule avec moi-même. Je devrais être heureuse? C’est ce que je voulais, non? Je cours sur la plage à travers les montagnes. Je devrais être en extase, non? Et pourtant, qu’est-ce que mon cœur veut? Mais qu’est-ce que je fais ici? Mes enfants sont heureux, et pourtant… Les gens qui m’entourent me disent à plusieurs que c’est la meilleur décision de leur vie d’avoir emménagé ici, dans la vallée d’Okanagan! Et pourtant, je me demande encore qu’est-ce que je fais ici?

J’entends encore les vagues qui cognent doucement sur la coque. Je sens encore le vent chaud dans mes cheveux. Je vois encore le soleil rose brûlant descendre doucement à l’horizon. J’entends encore les oiseaux marins jouer dans les vagues. Je sens la mer, cette eau salée qui m’entoure et m’emplit. Je suis bien, mon cœur est bien, mon corps est nu et chaud…  Je vis encore la liberté que seul un marin peut comprendre. Cette liberté qui m’envahissait, qui me permettait d’être où je suis, là ou je suis. Mais pourquoi suis-je maintenant ici? Qu’est-ce que je veux? Qu’est-ce que je vaux? Qu’est-ce que je peux apporter à cette vie, ici?

Je ne peux pas me justifier. Je ne peux pas me conformer. Je ne peux pas m’arrêter. Je ne veux pas arrêter d’évoluer. J’ai peine à ralentir, à arrêter, à prendre une pause. J’ai peine à revenir. A revenir sur terre. Sur cette terre effarouchée, étourdissante, qui va (trop) vite. Sur cette terre qui oublie de respirer. Où l’argent dicte les gestes et comportements de trop de gens… La compassion, le partage et l’honnêteté passe trop loin derrière… J’ai peur de revenir. J’ai peur de la routine. J’ai peur que cette routine me referme et que j’oublie de m’ouvrir, oublie ce que j’ai appris. J’ai peur de me retrouver dans un moule trop serré pour moi. J’ai peur de manqué de spontanéité. Peur de ne plus rencontrer ces gens magnifiques, que la mer nous apportait telle une brise douce et réconfortante. J’ai peur de manquer d’aventures. Peur de perdre cette flamme qui m’allume de l’intérieur. Peur de perdre cette intensité, cette volonté, cette étincelle. J’ai peur d’avoir froid, de ne plus être capable de me réchauffer… J’ai peur de manquer d’air! Je panique… Mais qu’est-ce que mon cœur veut?

Le bonheur… Il est si éphémère…

Je sais que je dois le cultiver, le façonner et l’entretenir. Je sais que je dois le (re)construire, le créer, le refaire. Je sais que je dois m’en occuper. Mais je me sens étrangère dans mon propre pays. Je me sens observatrice. Je me sens transformé et inapte. Je sens que j’ai été témoin de notre planète grandiose. J’en ai aperçu quelques facettes sans tout pouvoir assimiler. Je sens que je ne suis pas tout à fait revenu. Je me demande si l’on revient réellement. Du moins, pas tel que nous avons quitté. Je n’ai pas encore tout procédé. Je me sens comme démunis. Incapable d’être ici à 100%. Mais qui suis-je maintenant? Je recommence, je me cherche, encore une fois… mais cette fois, c’est de loin le chemin le plus difficile, le plus ardu, le plus pénible que je n’ai eu à emprunté… C’est un chemin intérieur, profond, sinueux. C’est un chemin inattendu, solitaire et silencieux…

Je dois l’emprunter fièrement. Je dois dresser les épaules et continuer. Je dois avancer. Je dois trouver ma voie, ma joie, nouvelle et encore invisible à mes yeux. Je dois laisser mon cœur me guider. Je dois faire confiance. Je dois laisser la vie aller et lui faire confiance.

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14 Responses
  1. Boucher

    Bonjour à vous tous ça me fait toujours plaisir d’avoir de vos nouvelles je suis désolé de vous avoir manqué j’aurais tellement aimé vous revoir constater comme l’est enfants ont grandis.jespere que tu vas retrouver ta paix intérieure Annie je vous souhaite beaucoup de bonheur là où vous êtes prenez bien soin de vous merci de donner des nouvelles je pense à vous bye xxxxx

  2. Carole

    Il arrive parfois qu’on se pose trop de questions, il faut faire confiance à la vie et te faire confiance, laisse la vie faire son chemin. Vivez chaque instant comme si c’était le dernier. Bonne route à toute la famille !!! Carole et Roby xx

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