Un deuil, ce n’est jamais facile. Lire Quand une journée vire au cauchemar. La perte d’un être cher, la perte d’un animal de compagnie, un accident, une maladie, la perte d’autonomie, d’un statu quo, un grand bouleversement qui survient, c’est toujours difficile. Le cœur se déchire. Il y a une plaie. Il y a une détresse. Il y a un déni. Il y a des peurs, de la colère, de l’injustice ressenti. Il y a parfois de l’angoisse, parfois beaucoup de pleurs, puis un vide, un vide énorme. Un vide qui semble être impossible à combler, ni aujourd’hui, ni jamais. On dirait que le monde peut bien arrêter de tourner, peu importe. On dirait que nos repères n’y sont plus. On dirait que nos joies n’y sont plus. La dépression semble nous envahir, lourde comme une mer triste et grise.

Puis au bout d’un long moment, avec une lenteur inégalé, on recommence à respirer, très doucement. Peu à peu, on sort d’un long sommeil qui a semblé durer tout l’hiver. Un matin, on aperçoit le soleil briller dans le ciel, comme si il n’avait jamais brillé avant. Tranquillement, on recommence à entendre les oiseaux gazouiller et nos propres enfants rirent. On se demande où ils étaient bien passés. Un soir, on se permet de sourire en oubliant notre peine. Puis à notre insu, on se surprend à rire. C’est à ce moment-là que l’on réalise que le temps commence à agir. On finit par se réveiller réellement. On réalise que les temps ont changés. Que ce n’est plus pareil. Que ça ne sera plus jamais pareil comme avant. Puis on doit laisser-aller. On doit lâcher prise, même si c’est difficile. On doit faire la paix. On se réconforte d’avoir eu le bonheur, la chance, l’opportunité de vivre un moment assez long pour le partager avec cet être ou d’avoir connu cette époque, cette situation réconfortante.

Un deuil est bien différent pour chacun d’entre nous. Certaines s’en remettent rapidement tandis que d’autres se demandent encore ce qui se passe… Nous devons chacun suivre notre propre rythme pour bien cicatriser. Prendre le temps qu’il nous faut pour réapprendre à vivre cette nouvelle vie pas comme avant. Nos émotions nous guident et nous devons les laisser vivre pleinement. Puis nous devons avancer, pour notre propre survie.

Et si nous étions tous en train de vivre un deuil? Un deuil de la vie d’avant. Avant cette pandémie. Avant ce fichu COVID-19. Et si la vie qui va reprendre après ne sera plus pareil? Elle sera assurément différente, après tous ces changements que nous subissons jour après jour. Notre cœur sera marqué. Notre monde sera marqué. Les vies que ce virus a volé trop rapidement laisseront beaucoup de cicatrises difficile à soigner. Certains voient leur rêve s’évaporer, si impuissants. D’autres devront fermer leurs portes, avec un grand regret de voir leurs ambitions s’envoler. Cette période de deuil est bien involontaire. Elle est inconnue pour tout le monde, sans précédent. Elle est assurément difficile sur le moment. Mais est-ce qu’elle pourrait apporter une opportunité vers un monde meilleur, un monde plus vert, plus respectueux, plus serein?

Nous laissons une société de consommation, de mondialisation, de matérialisme derrière nous pour une meilleure conscientisation. Pour encourager nos producteurs locaux. Pour arrêter de consommer inutilement des objets produits à l’autre bout de la planète qui ne coute pas plus cher qu’un sac de jujube et qui brise trop rapidement. Pour être plus conscient de notre environnement, de nos choix, de nos priorités, de notre consommation, de notre impact. Pour passer un peu plus de temps dehors, avec soi-même, en famille, avec nos enfants. Pour reprendre le temps de connaître nos enfants, à mieux les apprécier, les écouter, les comprendre. Pour faire un petit jardin, faire notre propre compost, diminuer nos déchets, avoir nos poules ou échanger avec notre voisin qui a des poules. Pour vivre en harmonie avec nos propres voisins. Pour enrichir notre communauté. Pour bâtir un pays fort et autonome.  Pour se permettent de se poser des questions, de réévaluer nos propres valeurs, nos propres besoins. Pour se créer de nouvelles habitudes, apprendre à méditez, apprendre quelque chose de nouveau, de prendre soin de sa santé physique et mentale. Qui sait?

Une chose est sûre, nous allons tellement apprécier la vie, nos amis, notre famille, nos proches, nos voisins quand nous pourrons souper ensemble une fois de plus…

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